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29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 12:43

Jeudi après-midi, nous, les élèves de 2nde du Lycée Paul Ricoeur, avons été conviés au Café des âges. C'est l'occasion d'échange et de débats entre les générations. Cet évènement s'organise à Louvres chaque année depuis trois ans. Nous avons participé à plusieurs activités comme par exemple, répondre à des questions sur le thème des loisirs d'hier et d'aujourd'hui. Cela m'a permis d'apprendre que malgré les différentes époques, les différentes générations nous avons encore des activités en commun. Des jeux simples qui ont survécu au temps, comme la marelle, la corde à sauter et bien d'autres. Puis nous avons poursuivi avec un débat de groupes de 8 à 10 personnes environ, sur ce sujet. Nous avons également lu des cartes postales que nous avions écrites en cours de Littérature et Société sur le thème des Loisirs d'hier et d'aujourd'hui. En fin d'après-midi, nous avons tous participé à un karaoké très amusant autour d'un café gourmand. 

J'ai beaucoup aimé cette après-midi très enrichissante avec des personnes intéressantes et amusantes. 

 

Majda Cherrab, élève de 2nde B20131010_151027.jpg

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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 09:52

20130207_101721-1-.jpgAprès une sortie au Musée de la Shoah, du Mémorial de Drancy, des rencontres, des débats et des recherches, les élèves de 1eres ont rédigé une lettre comme celles que les déportés avaient jeté des trains les emmenant vers les camps de travail, ou d'extermination: un dernier témoignage, un appel au secours... 

 

Depuis le Camp de Drancy, juin 1943

 

 

            A vous qui lisez cette lettre,

 

            Je ne sais plus trop pourquoi j'écris cette lettre. Je sais juste que je dois l'écrire, j'en ai besoin. Il faut que quelqu'un sache ce que je vis, ce que j'ai vécu. A vrai dire, il semble que le temps m'ait, non, nous aient compté. Car je ne suis pas seul. Je sens l'humidité dehors, bien qu'enfermé comme un animal dans ce wagon. J'ai l'impression d'être dans un tunnel noir et profond, dont on ne peut voir ni le bout ni la lumière. Si, toutefois, il y en a une. Je ne sais pas où je vais. En réalité, personne ne sait où nous allons. Ils tremblent tous, de froid, de maladie, comme de peur. Certains pleurent. Moi aussi, je tremble car je me sens perdu, je suis terrorisé. Mais je ne le montre pas, j'écris pour extérioriser mes sentiments. Rien ne sert de paniquer maintenant, c'est beaucoup trop tard. Je ne sais pas ce qui m'attend mais je ne rêve pas de le savoir. Au contraire, mon seul souhait serais que tout ce que j'ai vécu ces derniers temps ne soient qu'un cauchemar. Un cauchemar dont je vais me réveiller, enfin, j'espère. Nous sommes une dizaine à l'intérieur, étroitement collés les uns aux autres. Mais je m'égare, ce n'est pas pour vous racontez ça que j'écris. Enfin, pas exactement pour ça.

            Je vais reprendre mon « aventure », si on peut appeler ça comme ça, du début. Je me nomme Daniil Ambrozy. J'ai actuellement dix-neuf ans. Je vivais, il y a peu de temps, à Paris dans le treizième arrondissement avec mes parents et mes deux petites sœurs, Anatoli et Masha, âgées respectivement de huit et dix ans. Nous sommes d'origine russe. Mes parents, fuyant les répressions, ont trouvé terre d'accueil en France. J'ai donc grandi et vécu dans ce pays pratiquement toute ma vie. Il n'est pas compliqué de comprendre que nous vivions du mieux que nous pouvions. Nous logions dans un petit appartement, au troisième étage, dans immeuble d'un quartier mal fréquenté. J'ai toujours fait de mon mieux afin d'aider mes proches. Mais il faut croire que cela ne suffisait pas. Mon père avait une petite épicerie et nous subsistions de ce qu'il vendait. Ma mère, elle, tentait de trouver un emploi stable mais n'y parvenait pas, changeant quasiment tous les mois. Quand à moi, et bien, j'avais fini mes études avec des notes plus ou moins correctes mais qui me permettait d'aller à l'université. On m'a toujours considéré comme un petit futé dans la famille. Il m'attribuait beaucoup trop de mérite. Si j'étais aussi intelligent qu'il le disaient, pourquoi n'ai-je pas pu prévoir que je serais enfermé ? Je me le demande encore maintenant. En 1939, ma vie bascula. La France déclare la guerre à l'Allemagne. L'année suivante, elle était vaincue et contrôlée par les envahisseurs. Pour dire vrai, nous sommes passés de l'euphorie à la panique la plus totale. Mais les véritables ennuis ne faisaient que commencer.

            A partir de l'été 1941, tout est allé très vite. Le 22 août, mon père et moi avons été convoqués pour un recensement et un contrôle « rapide » de nos papiers. Personne ne se doute de rien à la maison, bien que nous soyons un peu surpris par le court délais avant le jour j. Je me rendis donc le lendemain vers six du matin en compagnie de mon père au commissariat de police. Un policier attendait devant. Nous n'étions pas les seuls, plus d'une centaine d'hommes siégeaient devant le poste. Très vite, nous nous sommes vus entourés par la police française mais également allemande. Alors que je voulais essayer de m'enfuir, me débattre mon père m'a supplié de rester sage. Bizarrement, cette rafle s'est passée plutôt calmement. Un chaos silencieux.

Personne ne comprenait ce qu'il était en train de lui arriver.

            Et, une demie-heure plus tard, nous étions tous arrêtés et séparés. Je me suis retrouvé dans un autobus parisien en compagnie de jeunes hommes d' environ mon age. Lorsque nous sommes descendus, nous étions des milliers à poser pied par terre. Les mains liés, nous ne pouvions résister. On nous a fait comprendre que nous allions rester là. Jusqu’à quand ? Pourquoi ? Toutes ces questions restaient sans réponses. Cependant, ils ont tout de même contrôlés nos papiers. On nous a conduis dans une salle, mal éclairée, où étaient installés des jeunes hommes plus ou moins âgés. Ces derniers commencèrent tout d'abord à nous interroger : « nom, prénoms, date de naissance, nationalité » et la question la plus fréquente «  As-tu des parents ? et où se trouvent-ils ? ». Pas un Allemand dans la salle. Ils établèrent des fiches, très précises de chaque individus passant devant eux. Dans les premiers jours qui suivirent mon arrivée, je ne savais pas quoi penser. On était là, juifs et étrangers, de ce que j'avais compris, emprisonnés comme du bétail. On ne bougeait pas, on se regardait les uns les autres, il n'y avait rien à faire dans ce qu'ils ont  appelé « le camp de Drancy ».

            Au moins, je savait où nous étions. Nous étions cloitrés dans un grand bâtiment en forme de U de quatre étages. Le camp était entouré de barbelés et des miradors étaient installés aux quatre coins. Nous pouvions nous promener dans ce grand ensemble en toute liberté, du moins au début. Ce que je trouvais assez ironique. Pas un Allemand en vue. Je remarquais que le bâtiment n'était pas achevé par des fenêtres manquantes. La nourriture, les toilettes, les lits, tout manquaient. Rien ne semblait avoir été préparé pour autant d'hommes. D'autant plus que des hommes ne cessaient d'entrer dans le camp sans jamais en ressortir. Pendant mes premiers mois, les conditions d’hygiène, d’alimentation et donc de vie étaient réellement déplorables, pour ne pas utilisé un autre mot. Mon palais se souvient encore du goût affreux de la bouillie matinale. Il nous fallait attendre certaines heures pour aller aux toilettes. Il n'y avait pas d'autre choix. Ceux qui ne pouvaient pas attendre faisaient leurs besoins dans les escaliers qui menaient aux chambres. La puanteur de ceux-ci se répandaient partout. Si bien que, les fenêtres étaient en permanence ouvertes.  Évidemment, tout cela provoqua les décès des plus jeunes, des fragiles et des personnes âgées.

            Dès novembre de la même année, des centaines d'hommes gravement malades sont autorisés à quitter le camp car les infirmières et le peu de soin qu'on leur administraient ne suffisaient pas. La vie demeura difficile. Au départ, nous pensions que les policiers français ne faisaient qu'obéir à l'armée allemande. Car le camp avait été placé sous l'autorité « suprême » de l'Allemagne, disait-on.  Rapidement, j'ai constaté qu'eux aussi prenaient du plaisir à nous brutaliser. Les sanctions étaient arbitraires, il n'en fallait pas beaucoup pour se faire humilier. Malgré cela, nous étions rongé par l’ennui. Seules quelques corvées brisaient notre quotidien morne et silencieux. De plus, les visites étaient interdites. Nous n'avions même pas le droit d'écrire une petite lettre. J'ai très vite retrouvé mon père en me promenant ça et là. Je déteste réellement cet endroit. Je déteste ce manque de liberté. Je détestais devoir partager une chambre avec dix personnes différentes. J'aurais aimé m'enfuir mais je n'avais ni la force ni le courage pour le faire. Mes retrouvailles avec mon père furent brèves, il mourut de famine et d'épuisement. Personne n'a réagi. Les infirmières ont juste pris son corps. As-t-on le droit de laisser un être humain mourir ainsi ? Peux-t-on se regarder dans un miroir après avoir vu le visage pâle d'un interné ? Je me demande comme faisaient ces femmes pour continuer à vivre avec autant sur la conscience.

            Au début de l'année 1942, des bruit courts. « On va partir d'ici », « on sera bientôt tous libres ! », mais personne ne savait rien de bien précis. A partir de là, on a également eu le droit d'écrire des lettres à nos proches et de recevoir des vivres. Je n'ai jamais rien reçu. Sans doute parce que je n'ai jamais osé envoyer une lettre à mère. De toute façon, que lui aurais-je dis ? Que j'étais interné dans un camp d'internement pour juif et étranger ? Que son mari était mort ou bien que  je ne reviendrais surement jamais ? Mes poings se crispent au moment où j'écris. Je retiens mes larmes . Je me dois de garder un minimum de dignité malgré la situation. C'est tout ce qu'il me reste, aujourd'hui, « ma dignité ».

            En juillet 1942, des milliers personnes débarquent au camp dont des  femmes et des enfants. Tous très jeunes. On les déchargea des autobus au milieu de la cour, comme on l'avait fait l'année dernière pour moi. De ma fenêtre, perché au deuxième étage, je les regardais.                                  La plupart ne savaient pas où ils étaient. Ne comprenaient rien. Je les regardais, ils sont arrachés à leurs mères, on les bousculaient, tirant parfois leurs cheveux. Le spectacle était vraiment horrible à voir. Mon cœur se déchirait au fur et à mesure que les secondes s'écoulaient. Je voyais en eux mes deux petites sœurs. Elles me manquent tellement. Ma mère me manque également. Je suis resté des jours sans manger, dégouté. Mais le pire se passait la nuit. Les fenêtres ouvertes, j'entendais sans interruption des pleurs, des cris aigus d' enfants désespérés. Qu'avaient bien pu faire ces enfants pour être interné ? Ne dit-on pas qu'il n'y a pas plus innocent qu'un enfant ? Certains d'entre-eux n'avaient pas plus de deux ans ! J'appris qu'ils étaient tous juifs par un vieil interné.

            Je me rends compte que je ne me suis jamais vraiment occupé des affaires du camp. Rien ne m'intéressait. Je restais dans mon coin, solitaire, ne me faisant aucun ami. Ne pensant qu'à ma propre misère alors que nous partagions tous la même. Quelque part, c'est pour tous ces enfants que j'écris cette lettre. Il faut qu'on les aident. Je supplierais le monde entier si je pouvais. Ma mère me disait souvent qu'il n'ait jamais trop tard pour prier et pour une fois, j'étais du même avis. Les rumeurs continuaient à courir et très vite les même questions se posaient : « Qu’allait-on faire de nous ? Il paraît qu’on nous déporte vers d’autres pays, surtout en Allemagne ou en Pologne, pour y travailler. Et les enfants ? Qu'est-ce qu'ils vont faire des enfants ? » Moi, j’espérais ces rumeurs vrais d'autant plus que plusieurs hommes étaient déjà partis. On les prévenait la veille et on venait les chercher tôt le lendemain matin. Des femmes et des enfants partaient par groupe. 

            Et puis, un soir, mon nom fut cité. Un homme que je ne connaissais pas a mis une main sur mon épaule comme pour me soutenir. Je ne comprends toujours pas son geste. De la pitié ? Sans doute. Mais ce n'est pas comme si j'avais mérité tout ce qui m'étais arrivé depuis le début, si ? Aucune des personnes enfermés dans le camp n'avait mérité cela ! Ils étaient tous des pères de famille, des frères, des fils mais certainement pas des criminels ou des tueurs ! Je viens juste de comprendre. Nous sommes juifs. C'est notre seul point commun.          Est-ce une tare d'être juif ? En tout cas, c'est ce que je comprends maintenant.

            Le lendemain, je me retrouvais dans ce même wagon depuis lequel j'écris. Je vais à présent clore cette lettre et me débarrasser d'elle. J'espère qu'elle sera entre de bonnes mains et que, vous qui la lisez, saurez en faire bon usage. Je ne vous demande pas de me sauver. Je pense qu'il est déjà top tard pour cela. Je vous demande juste de lire attentivement cette lettre et de faire ce qui vous semble bon et juste.

 

 

Avec toutes mes dernières espérances,

 

 

Daniil Ambrozy, 

 

interné au camp de Drancy depuis le 22 juin 1941.

 (par Oriane Yabi, 1re L)

 

 

Cher lecteur,

Le 21 décembre 1942. 

 

Cela fait aujourd’hui trois jours que j’ai été embarqué de force par les gendarmes  dans ce train. Tout ce que je sais c’est qu’ils doivent nous emmener travailler en Allemagne d’après quelques gendarmes.

Les conditions de notre voyage forcé sont telles qu’aucun être humain ne peut les imaginer.

Vu la gravité des circonstances, je sens qu’il faut que je laisse une trace de tout ce que j’ai vécu ces derniers  jours.

Tout a commencé  le matin du 16 juillet 1942.  J’étais dans mon lit quand soudain j’entendis des cris venant de l’étage du dessous. Anxieux, je me dirigeai vers la porte d’entrée,  j’entendis alors des coups sur ma porte. J’ouvris, des gendarmes me demandèrent alors mes papiers et je fus de suite embarqué. Quelques heures plus tard j’étais au Vélodrome d’Hiver. Il y avait un de ces brouhahas et la chaleur d’été n’arrangeait pas les choses. On commençait à avoir soif, et la population retenue supplia  les gendarmes d’y remédier. Les gendarmes refusèrent et ce furent les pompiers qui nous arrosèrent à grands jets d’eau. C’était effroyable, on détenait des milliers de personnes, hommes, femmes, enfants, vieillards, dans de telles conditions. C’était comme-ci nous étions des ennemis publics que l’on devait isoler de la société. Tout ça parce que nous étions juifs. Nous étions tous tiraillés par la faim, déjà avant cela on nous ne mangions pas beaucoup avec les tickets de rationnement, alors là-bas nous étions à la limite du jeûne. Voir ces bébés pleurant à cause la faim me mis mal à l’aise et me déprima. Deux jours plus tard, nous fûmes transportés au moyen d’autobus au camp d’internement de Drancy.

On nous y installa dans les multiples appartements du camp. Les conditions de vie étaient précaires, certes, mais c’était au moins ça. Un soir j’ai entendu mes colocataires discuter sur un plan d’évasion. Ils disaient que le camp avait bien été choisi par les Allemands car celui-ci formait un U et donc par conséquent il était facile de le fermer et de le sécuriser. En effet des miradors étaient installés aux quatre coins de la bâtisse. De plus, cette dernière était entourée de barbelés, tandis que le sol de la vaste cour était  tapissé de mâchefer. Mes camarades me proposèrent de participer à leur plan d’évasion qui consistait à creuser un tunnel jusqu’à l’extérieur. Apeuré par les conséquences d’une arrestation, je préférai me résigner. Une semaine plus tard, ils furent découverts à quelques mètres de la sortie. Par la suite, je n’entendis plus jamais parler deux. Au fur et à mesure que le temps passait, des familles disparaissaient sans nouvelles. A mon avis, elles sont sans doute partis travaillées en territoire ennemi.

Cinq mois plus tard, ce fut à mon tour. On m’emmena à la gare de Bobigny, par la suite on me fit entrer de force dans un wagon avec une soixantaine d’autres personnes. Personne alors ne connaissait notre destination.  A partir de là a débuté un enfer de trois jours et trois nuits. Nous étions en réalité soixante-dix-sept hommes, femmes, vieillards et enfants à étouffer dans ce wagon, tous debout, serrés les uns contre les autres, sans pouvoir bouger et s’asseoir. Etaient mis à notre disposition deux seaux : un rempli d’eau et un pour l’hygiène. Dans ce wagon, nous avions très chaud malgré le fait que nous étions en hiver. Cela était dû au fait que nous portions des vêtements très chauds en raison de la saison et que nous étions serrés les uns aux autres. Au bout d’un jour, la soif commença à nous torturer, de plus, venait s’ajouter la puanteur des besoins qui s’étaient accumulés. J’étais vraiment au plus mal, je souffrais d’une migraine causée sans doute  par les incessants cris des pleurs des enfants, des vieillards et des gémissements des malades. En effet, a commencé à se déclarer un début de typhus sur un groupe de personnes au bout du wagon. Le lendemain, un quart des personnes avaient succombé. A ma grande honte, je préférais me reposer en m’asseyant sur les cadavres. A ce moment-là je rêve de pouvoir me remuer et de respirer de l’air pur. Je me revois enfant courant au milieu des arbres du bois de Vincennes. Mais ces échappées ne me rendent que plus malheureux lorsque je reviens à la dure et absurde réalité du wagon que j’endure. Quelques heures plus tard, à travers les ouvertures du wagon, je pus apercevoir une fumée au loin. C’était donc vrai, on nous emmenait probablement vers une usine de production afin d’y travailler. Mais au fond de moi un doute lancinant subsiste.  Combien de temps allons-nous rester ici ? Et les vieillards ? Allaient-ils pouvoir travailler ? Et que ferait-on des enfants ? Tant de questions et aucune réponse. L’angoisse m’étreint. L’incertitude de notre sort à tous devient insupportable. A celui qui trouve cette lettre, je lui prie de faire partager ces expériences effroyables que des milliers de gens ont vécues, seulement par le fait qu’ils étaient juifs. Il faut urgemment que les alliés découvrent cette épouvantable réalité. Je l’implore, aussi, de retrouver ma famille et de la prévenir de ma situation et de les rassurer, à moins qu’elle ne soit déjà fait déporter. Voici l’adresse de mes parents :

25, rue des Rossignols                                                                                           Montreuil-sous-Bois 93100

Merci. 

 

 

 

                                                   Reyan LAIFA 1ère S

 

Ce journal est destiné aux premiers qui le retrouveront et qui pourront ainsi dénoncer l'horreur que mon peuple et moi avons subi au cours de la Seconde Guerre mondiale.

 

Jour 1

 

Aujourd'hui, 11 avril 1942, j'ai été arrêtée à mon domicile dans le 16ème arrondissement de Paris. C'était un gendarme en uniforme, brun, grand et, bien que citoyen français, n'ayant l'air d'éprouver aucune compassion à mon égard, qui était chargé de mon arrestation. A peine dix minutes me furent accordées pour emporter dans une valise les affaires que j'estimais les plus importantes et, quittant mon appartement, je fus transportée dans ce qu'il appelait un « camp de transit » au cœur d'une ville dénommée Drancy. J'étais dans l'incompréhension la plus totale. Absolument aucune explication ne m'avait été donnée, si ce n'est que j'étais juive... Je me souviens pourtant que, un mois auparavant, j'avais été interpellée et recensée par le secrétaire de la mairie du 16ème arrondissement de Paris pour la même raison. Cela avait sûrement un rapport et j'aurais probablement dû me poser plus de questions à ce moment. Il y avait également probablement un rapport avec l'immense guerre qui se déroulait actuellement dans le monde entier depuis plus de deux ans et la mise en place du système nazi en Allemagne. Le gouvernement français nous avait pourtant bien communiqué que nous pouvions lui faire confiance à ce sujet. Alors de quel droit pouvions-nous nous contraindre, nous, peuple juif, à quitter nos domiciles en emportant nos affaires les plus précieuses le plus rapidement possible puis nous transporter vers un lieu que nous ne connaissions pas sans la moindre explication en retour ? N'étions-nous pas dans le pays de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ? Après quelques heures passées dans le camp, nous, le millier de juifs internés dans la même salle que moi et moi, fûmes placés dans un convoi allant dans une direction que nous ne connaissions pas. Là encore une fois, pas la moindre information n'était divulguée. Certaines personnes, hommes comme femmes, tentaient d'obtenir des informations, et, n'en obtenant aucune, se plaignaient et tentaient de se rebeller. Ceux-ci étaient alors VIOLEMMENT recadrés par les gendarmes présents. De quel droit pouvaient-ils frapper des citoyens français cherchant simplement à savoir pourquoi on nous faisait subir ce que l'on subissait ?! Après avoir vu ceci, l'envie de faire de même me passa. Tandis que je m'installais dans le train, la peur commençait à m'envahir. Qu'est-ce qu'il allait m'arriver par la suite ? Par chance, je retrouvais, dans le même wagon que le mien, l'une de mes tantes.

 

Jour 2

 

Les conditions de voyage étaient effroyables. Une chaleur absolument insupportable régnait dans le wagon, dans lequel nous étions d'ailleurs plus d'une centaine. On ne nous fournissait ni de quoi se nourrir, ni de quoi se laver. Nous ignorions toujours vers où nous allions et à quel sort nous étions promis. Mes incertitudes et mes peurs se faisaient de plus en plus grandes. Je me confiais alors à ma tante, de qui j'étais relativement proche en temps normal. Nous nous étions retrouvées et narré nos arrestations respectives, et, même si elle tentait de dissimuler ses peurs et de cacher ses faiblesses physiques et morales, je pensais qu'elle était malade et aussi effrayée que moi. Quelques rumeurs circulaient dans le wagon concernant d'autres rafles en France, mais rien de réellement concis. Certains évoquaient la guerre de temps à autre, tandis que nous ne savions même pas où nous étions. Souvent je pensais à ma famille et à mes amis juifs, j'étais inquiète, j'avais peur. J'étais sale et affamée. Je me sentais mal aussi bien moralement que physiquement. Comment notre propre gouvernement, celui de notre propre pays, celui qui était censé nous soutenir en ces temps de guerre, pouvait-il nous faire subir un tel traitement avec pour unique raison le fait que nous soyons juifs ? Je me sens trahie.

 

 

Jour 3

 

Je ne supporte plus ces conditions infectes. Le manque d'hygiène a créé une odeur nauséabonde dans tout le wagon et a même développé des maladies. Même si elle refuse de l'admettre, je crois que ma tante est sérieusement malade et que son état empire. J'ai peur pour elle, espérons qu'elle tiendra le coup. Si elle flanche, je crois que je flancherais aussi. Seule sa présence m'apporte un réconfort depuis le début de notre calvaire. Nous ne sommes d'ailleurs pas plus renseignés sur notre destination et sur ce qu'il s'y passera. Certains évoquent un pays à l'Est de l'Europe. Nous sommes dans le train depuis maintenant trois jours, c'est probable. J'ai très peur, j'en tremble, je n'ai presque pas dormi cette nuit. Pourquoi nous infliger tout ceci ? Pourquoi à nous ? Je me le demande encore. Je crois et crains pourtant que nous ne soyons pas encore au bout de nos peines. Qui sait ce qu'il nous arrivera lorsque nous serons arrivés à destination... Pourtant, malgré ma peur de l'horreur qui se profile à l'horizon au fur-et-à-mesure que le train se rapproche de cette destination, j'ai la volonté d'en savoir plus. Je veux savoir ce qui m'attend, ce qui attend ma tante, ce qui attend probablement ma famille et mes amis juifs, ce qui attend la population de ce train, ce qui attend peut-être la communauté juive du monde entier ! Je suis très inquiète. J'ai peur. Ce soir, ma tante est morte dans mes bras.

 

Jour 4

 

Nous arriverons probablement à destination d'ici quelques heures. Dans le wagon, on parle de la Pologne, de travail forcé, d'exécutions, de quelque chose mis en place par le système allemand nazi... Je ne sais d'où sortent ces rumeurs toujours plus affolantes. J'ai peur. Je n'ai pas dormi de la nuit. Le souvenir de ma tante est ancrée en moi, elle ne méritait pas ce sort. C'était une femme extraordinaire, elle aurait dû vivre encore longtemps. J'ai passé la nuit entière à verser toutes les larmes de mon corps aux côtés du sien, inanimé. Je hais l'imbécile qui a mis en place ce convoi, qui a organisé tout ceci ! Je n'ai rien pu faire pour elle, je l'ai simplement vu mourir à petit feu devant mes yeux puis perdre la vie dans mes bras. Je n'en peux plus, je culpabilise. Nombreux sont ceux à avoir perdu la tête dans le wagon et ma tante n'est d'ailleurs pas la seule victime de ces conditions déplorables, trois hommes et une femme sont également décédés. Je n'ai pas adressé la parole à la moindre personne depuis le décès de ma tante, je m'isole. Je ne pense qu'à la mort. Car, peu importe le lieu, c'est probablement celle-ci notre unique destination. J'ai peur de ma propre mort, de celle de ma famille, de mes amis. Sont-ils dans le même cas que moi ? Le nazisme serait responsable de ce qui nous arrive ? De cette horreur ? Quel cerveau malade a bien pu mettre en œuvre une chose pareille ? Sommes nous tous réellement promis à une mort certaine ? Tant d'incertitudes, de solitude, de haine et de tristesse subsistent en moi. Cet horrible voyage aura duré quatre jours et trois nuits, les quatre jours et trois nuits les plus longs de ma vie. Nous arriverons à destination, d'ici très peu de temps, je ne sais pas si je pourrais terminer ce journal. Nous sommes juifs, et c'est apparemment l'unique raison qui pousse ces hommes à nous envoyer à l'abattoir comme si nous étions des animaux. Je crois avoir perdu foi en l'humanité...

 

Journal de Françoise Duval,

déportée française juive

le 11avril 1942

 Nicolas Pruvot                                                                                                                      1ère ES

 

 

 

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23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 20:21

  DM entrainement DST 2nd Mai 2013

 

Bonjour les 2B,

 

Vous trouverez ci-dessus le devoir maison FACULTATIF à me rendre pour le lundi 13 Mai 2013.

 

Bon courage à vous et bonnes vacances,

Mme TRINH

 

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11 avril 2013 4 11 /04 /avril /2013 23:21

Exos statistiques 2B

 

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4 mars 2013 1 04 /03 /mars /2013 11:42

Bonjour les 2B,

 

Vous trouverez ci-dessous le devoir maison FACULTATIF à me rendre pour le lundi 25 mars 2013.

 

Je vous laisse quelques semaines pour faire ce devoir maison, si vous bloquez pendant les vacances vous pouvez venir me voir à la rentrée et me poser toutes les questions nécessaires.

 

J'encourage ceux et celles qui veulent progresser à faire ce devoir. Les exercices 1, 2 et 3 sont de bons exercices d'entrainement. Pour les exercices 4 et 5, ils sont orientés ES ou S, il ne faut en faire que un seul, suivant votre choix d'orientation. ATTENTION, ces deux exercices sont des exercices de seconde, mais la réflexion est un peu plus approfondie. Ce ne sont pas des exercices de première.

 

Bon courage à vous et bonnes vacances,

Mme TRINH

 

DM mars 2013

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 23:11

1-Exercices Supplémentaires 2B2-Exercices Supplémentaires 2B

 

 

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 19:04

equations inequations1

 

equations inequations2

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 16:06

Dans la ville d'Oignon en Bourgogne, une famille d'origine africaine a été cambriolé et les ravisseurs leur ont laissés une petite surprise...


Alors que la famille sortait d'un repas familiale, en rentrant chez  eux, elle découvrit le drame...

 

Leur maison avait été cambriolé, mais les cambrioleurs ne se sont pas seulement contentés de ça: il semblerait qu'ils avaient écrit des propos racistes avec du sang.

 

Les propos utilisés ne sont pas facile à lire.

 

Les malfaiteurs soulignent leur supériorité face à cette famille ainsi qu'aux personnes de peau noires

 

De plus, les cambrioleurs ont laissé diverses photos montrant certains endroits que la famille côtoyait. Ils étaient "suivis", "harcelés" et "espionner" selon les dires de la police.

 

Le père de famille reste outré par cet événement, il n'a aucun ennuie dans son entourage, il en est de même pour sa femme.

 

L'homme est révolté: "Ils ont de la chance que nous n'étions pas revenu. Je n'ai qu'une envie c'est de tuer ces personnes là. Ils ont violé mon intimité, menacé, insulté. Je ne peux pas toléré ça. Je vous assure que si justice n'est pas correctement établie, je la ferai moi même."

 

L'épouse reste dans l'incompréhension: "Je ne comprend pas ce qui nous arrive. Nous sommes pareil, noir ou blanc de peau ça ne change rien. Nous sommes honnêtes et nous payons des impôts comme tout le monde. Il serait tant d'évoluer, nous avons autant de droits que les autres. Nous naissons tous libre et égaux non?".

 

La police commence ses recherches nous en saurons plus dans quelques temps.

 

Florian Chelfi et Patrick Carvalero

 

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26 janvier 2013 6 26 /01 /janvier /2013 13:01
 Seconde guerre mondial :les juifs persécutés par les nazis

La seconde guerre mondiale dura du 1er septembre 1939au 2 septembre 1945. 

hitler.png

C’est un  conflit planétaire qui engage les alliés contre l’axe.

Le sujet principal de cette guerre concerne les juifs persécutés par les nazis dirigés par  Adolf Hitler.

Celui prit le pouvoir en 1933 en devenant chancelier.

 

Les juifs étaient persécutés car ils n’avaient pas la même religion que le reste de la population, ce qui les rendait « différents ».   A cause de ça les nazis allemands les ont envoyés dans les centres de concentrations où leur famille était séparée et où les conditions de vie étaient précaires. Ils ont organisés des boycotts envers les juifs, ils ont aussi organisés des autodafés en place public. Les choses empiraient avec le temps, les nazis ont commencé le génocide des juifs aussi connu sous le nom de « solution finale ». Les juifs étaient enfermés dans des salles à gaz et y étaient asphyxiés.  Les juifs n’avaient pas le droit de contester aucun ordre des nazis et n’avaient donc pas l’accès à la liberté d’expression,

ni aucune autre liberté.

 

Afin de différencier les juifs des autres ils portaient sur eux, obligatoirement, l’étoile de David sur chaque vêtement ce qui permettait au commerçant ou autre d’appliquer les lois plus facilement sur les juifs car ils les reconnaissaient de suite. Arrivé au camp de concentration ont leur enlevait tous leur vêtement, ils se retrouvaient nus. À la chaine on les marquait d’un numéro sur le bras, comme un tatouage, ce numéro représentaient a présent leur identité.       

  Ils n’avaient donc plus de nom ni de de prénom propre à eux. C’était comme si, on les traitait comme des objets. Le nom et le prénom sont les bases de l’identité, chacun a le droit à son identité. Même si les juifs faisaient partis de la population allemande, qu’ils y étaient nés,  avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir, principal nazis, leur identité leur a été supprimée sous l’influence de ce dictateur.

 

 

 

 

 

     Marine Tavares et Alison Assous 2nd A

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24 janvier 2013 4 24 /01 /janvier /2013 22:27

Correction du DST Janvier 2013

 

ATTENTION : Ceci n'est pas une correction totalement rédigée

DST-2B-Janv-2013---Correction1.JPG

 

DST-2B-Janv-2013---Correction2.JPG

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